Pour la seconde fois en 15 ans, le placement a franchi la barre des 2,5 milliards d’euros de collecte nette en septembre. Un renversement de tendance pour un mois habituellement peu propice à l’épargne.
Assurance vie : une reprise en fanfare !
L’assurance vie a réussi sa rentrée. Selon les données dévoilées le 29 octobre 2024 par France Assureurs, la fédération qui rassemble la très grande majorité des acteurs de l’assurance vie dans l’Hexagone, les versements sur les contrats se sont élevés à 12,3 milliards d’euros en septembre dernier, soit une hausse de 1,1 milliard d’euros par rapport à septembre 2023 (11,2 milliards d’euros).
Ce résultat est d’autant plus notable que septembre n’est normalement pas propice à l’assurance vie. Les ménages dépensent pendant l’été et doivent assumer les coûts de la rentrée scolaire. Dans le même temps, les prestations versées (rachats partiels ou totaux, sorties en rente viagère, capitaux décès) ont reculé de 12% en septembre en glissement annuel, pour atteindre 9,8 milliards d’euros.
L’encours à un niveau record
Sous l’effet conjugué de la hausse des cotisations et de la baisse des prestations, la collecte nette ressort à 2,5 milliards d’euros en septembre 2024. En 15 ans, c’est seulement la deuxième fois qu’elle parvient à une telle somme pour ce mois de l’année.
Depuis janvier, la collecte nette de l’assurance vie se situe à 21,3 milliards d’euros, dépassant déjà le total de 2023 (20,5 milliards d’euros). Cette dynamique a également permis de faire grimper l’encours total (les sommes placées sur les contrats) à un niveau historique de 1.977 milliards d’euros au 30 septembre 2024, en hausse de 5,4% sur 12 mois.
Plusieurs facteurs favorables
Parmi les facteurs favorables, on trouve le ralentissement de l’inflation. D’après l’Insee, la hausse des prix s’est établie à 1,2% en septembre 2024, bien loin des 4,9% de septembre 2023. Cette désinflation a permis aux épargnants de moins piocher dans leur bas de laine pour contrer la valse des étiquettes.
En outre, les banques ayant resserré l’accès aux prêts immobiliers, les investisseurs se tournent vers l’assurance vie à défaut d’acquérir un bien immobilier. La baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) a aussi contribué à réduire les rendements des livrets bancaires et des comptes à terme (CAT).
Enfin, l’inflation entrant dans le calcul de la rémunération du Livret A, le recul des prix à la consommation devrait entraîner celui du taux du livret d’épargne réglementé, renforçant encore l’attractivité du placement préféré des Français. La rémunération du plus grand concurrent de l’assurance vie pourrait passer de 3% à 2,50% au 1er février 2025.