Le Plan d’épargne retraite (PER) permet de préparer sa retraite tout en baissant ses impôts. Mais connaissez-vous le montant que vous pouvez déduire en 2024 ? Placement-direct.fr vous aide à y voir plus clair.
Retraite : combien puis-je verser sur mon PER pour payer moins d’impôts ?
Lancé le 1er octobre 2019, le PER est le nouveau produit d’épargne dédié à la retraite. Il se divise en deux catégories : Le Plan d’épargne retraite entreprise (PERE), souscrit par l’entreprise et le Plan d’épargne retraite individuel (PERIN) souscrit à titre privé. Dans sa version individuelle, le PER remplace les anciens Perp (Plan d’épargne retraite populaire) et contrats Madelin. Il offre notamment la possibilité de réaliser, dans la limite d’un plafond, des versements déductibles de son revenu imposable.
Un plafond de déductibilité mentionné dans votre avis d’imposition
Pour connaitre le montant maximum de versements déductibles que vous pouvez effectuer sur un PER, reportez-vous à l’avis de situation déclarative à l’impôt sur le revenu qui vous a été fourni lors de votre déclaration en ligne ou au prochain avis d’imposition que vous recevrez cet été. En dernière page vous y trouverez la rubrique « PLAFOND EPARGNE RETRAITE » qui détaille le plafond pour les cotisations versées en 2024.
Concrètement, ces versements réalisés sur un PER ne donnent pas directement droit à une réduction ou un crédit d’impôt, mais ils se transforment en avantage fiscal en raison de leur déductibilité du revenu imposable.
L’économie d’impôt dépendra alors de votre taux marginal d’imposition, c’est-à-dire le taux d’imposition de la tranche la plus haute de vos revenus. Plus celle-ci est élevée, plus les versements réalisés sur un PER vous procureront une baisse d’impôt importante. Par exemple, si vous effectuez un versement de 1 000 € et que vous vous situez dans la tranche imposable de 30 %, l’économie d’impôts représentera alors 300 € (1 000 € X 30 %). Elle sera de 410 € pour une tranche de 41 % ou encore de 450€ pour celle de 45 %. Nous supposons dans ces exemples que le versement n’impacte pas le niveau de votre TMI.
4 399 € de déduction en 2024 ou 10% de vos revenus professionnels
Concrètement, les sommes versées sur un PER individuel au cours d'une année sont déductibles des revenus imposables de cette année, dans la limite d'un plafond global fixé pour chaque membre du foyer fiscal.
Ce plafond est égal au plus élevé des 2 montants suivants :
- 10 % des revenus professionnels de 2023, nets de cotisations sociale et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 35 194 € en 2024
- ou 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de 2023, soit 4 399 €, si ce montant est plus élevé.
En clair, si votre revenu net imposable professionnel était inférieur à 43 992 euros en 2023, vous avez le droit de déduire jusqu’à 4 399 € de cotisations sur un PER en 2024. Mais si vous aviez des revenus professionnels de 60 000 € en 2023, votre plafond de déduction pour 2024 atteint 6 000 €.
Il est à noter que le plafond est potentiellement plus élevé pour les travailleurs non salariés. Il est égal au plus élevé des 2 montants suivants :
- 10 % de la fraction du bénéfice imposable, retenue à concurrence de huit PASS de 2024, auxquels s’ajoutent 15 % de la fraction du bénéfice comprise entre une fois et huit fois ce même plafond, avec une déduction maximale de 85 780 €.
- ou 10 % du PASS de 2023, soit 4 399 €, si ce montant est plus élevé.
Attention, il s’agit d’un plafond unique, commun à tous les dispositifs d’épargne retraite individuels, ce qui inclut par exemple les versements sur un Perp ou un contrat de retraite Madelin, pour ceux qui en possèdent.
Mais ce n’est pas tout ! Car trois autres dispositions permettent d’obtenir une plus forte déduction de son revenu imposable en cotisant sur un PER.
Jusqu’à 3 années de déductions reportables
La préparation de la retraite doit en principe faire l’objet d’un effort d’épargne régulier, année après année. Mais pour ceux qui n’ont jamais effectué de versement sur un produit d’épargne retraite donnant droit à déductions, ou qui ont versé des cotisations inférieures au plafond annuel, il est possible de bénéficier de déductions plus importantes, grâce au report des plafonds non utilisés des années précédentes.
Le principe du report permet de cumuler le plafond de versements déductible de l’année en cours, avec les plafonds non utilisés des trois années précédentes. Pour chaque année, le fisc aura calculé le plafond de déductibilité auquel avait droit l’épargnant, en fonction de ses revenus. Si des versements ont été effectués certaines années, le solde de déductibilité restant sera indiqué par le fisc sur votre avis d’imposition.
Pour prendre un cas simple, un contribuable ayant un revenu net fiscal professionnel inférieur au Plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS) et n’ayant jamais effectué aucun versement sur un PER ou autre contrat d’épargne retraite individuel (Perp ou Madelin), pourra déduire en 2024 jusqu’à 16 741 euros de cotisations sur un PER.
Un plafond qui peut être mutualisé entre conjoints
Pour les contribuables mariés ou pacsés déclarant leurs revenus en commun, une autre possibilité d’accroître ses déductions de cotisations en épargne retraite consiste à mutualiser les plafonds accordés à chaque conjoint. En effet, si l’un des conjoints n’utilise pas son « quota » maximum de versements sur un PER, il peut en faire bénéficier l’autre.
Dans ce cas, le conjoint qui souhaite bénéficier d’une déductibilité accrue de ses versements par rapport à son plafond individuel doit bien penser à cocher dans sa déclaration la case 6QR libellée « Vous souhaitez bénéficier du plafond de votre conjoint », car c’est en fonction de cette option que le fisc recalculera le nouveau plafond mutualisé.
Profitez également du plafond de vos enfants
Une autre opération peut intéresser les contribuables en quête de défiscalisation, même si ce n’est pas pour leur propre contrat retraite. En effet, un enfant majeur rattaché au foyer fiscal de ses parents dispose lui aussi d’un plafond de déductibilité, dans la limite de 10 % du PASS, avec report des plafonds non utilisés des années précédentes (même si souvent cette information ne figure pas sur votre avis d’imposition). Les cotisations versées par les parents sur le PER de leur enfant seront alors elles aussi déductibles du revenu imposable du foyer. Pour un enfant n’ayant pas encore de PER, ses parents pourraient déduire en 2024 jusqu’à 16 741 euros de versements en cumulant les trois derniers plafonds non utilisés.
Certes, la retraite n’est pas la première préoccupation pour les jeunes, mais c’est toujours bien d’y penser par anticipation. Surtout, l’argent accumulé sur leur PER pourra être utilisé bien avant la retraite, pour l’achat de leur logement. Et bien sûr c’est encore mieux de s’y prendre sur des contrats très peu chargés en frais comme c'est le cas chez Placement-direct.fr.