Débloquer son PER pour faire l’acquisition de son logement est tentant. Mais c’est rarement un bon calcul. Retrouvez les explications de Gilles Belloir, directeur général de Placement-direct.fr, sur le site internet du magazine Capital.
PER et résidence principale ne font pas toujours bon ménage
Le Plan d’épargne retraite (PER) connait un succès retentissant depuis son lancement en 2019 par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises). Selon les chiffres de Bercy, il a déjà attiré plus de 10 millions d’épargnants et dépassé la barre des 100 milliards d’euros d’encours.
Il faut dire que le PER apporte des avancées majeures par rapport à ses prédécesseurs (Perp, Madelin…). La plus importante est relative à la liberté totale qui est donnée au titulaire du Plan pour choisir, une fois à la retraite, la façon dont il souhaite disposer de son épargne : rente viagère, retraits en capital, rente et capital, il n’y a plus de contrainte. Rappelons que les anciens dispositifs n’autorisaient qu’une sortie en rente viagère, à l’exception du Perp qui permettait une sortie à hauteur de 20% en capital et 80 % en rente viagère.
Autre frein levé : la possibilité pour l’adhérent du PER d’utiliser à tout moment l’épargne constituée sur son contrat pour acheter sa résidence principale. Une évolution particulièrement bien accueillie, notamment par les plus jeunes qui n’ont pas encore pu acheter leur logement.
Des retraits fortement imposés
Mais attention à bien faire vos calculs, car le retrait par anticipation pour l’acquisition de la résidence principale sera fortement fiscalisé si vous avez alimenté votre PER avec des versements déductibles. La règle fiscale qui s’applique est identique à celle d’un retrait en capital effectué à la retraite. A savoir : les capitaux (le cumul des versements) sont soumis intégralement au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) et les gains (les intérêts et plus-values) sont, eux, assujettis au taux forfaitaire de 30%.
Mais alors qu’il est possible à la retraite de lisser vos retraits dans le temps afin d’en limiter l’impact fiscal, l’acquisition de la résidence principale implique le retrait d’une somme potentiellement importante en une fois. Le risque est alors de voir votre taux marginal d’imposition grimper à un niveau supérieur à ce qu’il était au moment de vos versements déductibles…