Fonds en euros contre UC : le match des performances

Publié le 14 septembre 2022 | Article
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Assurance vie
Fonds euros ou UC performances

Chez Placement-direct.fr, on nous demande souvent quel type de support est le plus rentable à long terme. Pour vous aider, nous avons comparé les performances du fonds en euros et des unités de compte (UC) sur les 25 dernières années.

    Le traditionnel fonds en euros sécurisé est plébiscité par les épargnants qui y consacrent environ 60 % de leurs versements. Toutefois les supports en unités de compte, non garantis mais potentiellement plus performants, gagnent du terrain année après année. 

    Rappelons que les supports en unités recouvrent des réalités très variées. Fonds en actions, en obligations, diversifiés, en immobilier… l’éventail est très large. Vous l’aurez compris, il ne faut pas s’attendre à ce que la performance des unités de compte dans leur ensemble réplique celle des marchés financiers d’actions, et encore moins de l’indice CAC 40 des actions françaises. Retenez que, en moyenne, ils progressent moins que les marchés financiers d’actions en période de hausse, mais résistent mieux en période de baisse. 

    Nous avons choisi de découper notre analyse en trois périodes et de les mettre en perspective avec le niveau d’inflation. 

    comparaison performances fonds euros et uc


    1996-2008 : avantage au fonds en euros

    De 1996 à 2008, les fonds en euros affichent des performances encore confortables dans un contexte d’inflation modérée. En 1997, le rendement moyen net de frais de gestion descend pour la première fois en-dessous de la barre des 6 %, à 5,7 % exactement selon la Fédération Française de l’Assurance. Il continuera à baisser très progressivement les dix années suivantes, jusqu’à 4 % en 2008. 
    Parallèlement l’inflation reste modérée, autour de 1,8 % par an en moyenne, selon l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).

    Durant cette période les fonds en euros rapportent. D’abord « facialement », c’est-à-dire avec un rendement nominal affiché non négligeable, de 4,8 % par an en moyenne, soit 75 % en 12 ans. Ensuite en termes de « rentabilité réelle », c’est-à-dire nette d’inflation. Un rendement moyen de 4,8 % diminué d’une inflation moyenne de 1,8 % donne une rentabilité réelle de 3 % par an (hors prélèvements sociaux et fiscaux). 
    Le choix de la sécurité était confortable, car on gagnait sur tous les tableaux : garantie du capital, disponibilité, préservation du pouvoir d’achat, et même valorisation de son épargne.

    Par comparaison, les actions traversent plusieurs krachs au cours de cette décennie. Malgré une meilleure résistance que les indices boursiers, les supports en unités de compte subissent des pertes significatives en 2001 (-9,5 %), 2002 (-15,2 %) et 2008 (-22,3 %), selon la Fédération Française de l’Assurance.

    Sur 12 ans, de fin 1996 à fin 2008, les unités de compte progressent en moyenne de 26 %. Mais une fois déduits les frais annuels de gestion des contrats multisupports, de l’ordre de 0,80 % en moyenne, la progression des unités de compte sur 12 ans se réduit à 14 % (avant prélèvements sociaux et fiscaux), soit peu ou prou 1 % par an en moyenne. C’est 5 fois moins que le fonds en euros, et insuffisant pour préserver le pouvoir d’achat des investisseurs.

    2009-2015 : avantage aux unités de compte

    A partir de 2009, la baisse des taux d’intérêt commence à pénaliser plus fortement les fonds en euros. Parallèlement elle favorise la reprise des marchés financiers, apportant un coup de pouce aux unités de compte.

    Le rendement moyen des fonds en euros passe en-dessous du seuil de 4 % pour la première fois de son histoire, avec un taux moyen de 3,6 % en 2009. Les rendements s’effritent plus régulièrement que dans la période précédente, avec des reculs de 0,1 % à 0,3 % chaque année, pour finir à 2,3 % en 2015. Au total, de 2009 à 2015 inclus, le rendement des fonds en euros descend à 2,9 %, en moyenne annuelle.
    Cette performance a toutefois permis de préserver le pouvoir d’achat des assurés, l’inflation poursuivant sa décrue, à 1,2 % par an en moyenne. 

    De leur côté, les unités de compte connaissent toujours des hauts et des bas, notamment avec un repli de 7 % en moyenne en 2011, dans le sillage de la crise de l’euro, consécutive à l’endettement public massif pour sauver les banques en 2008. Mais dans l’ensemble, la baisse des taux leur est favorable. Sur 7 ans, les unités de compte affichent des gains moyens de 4,9 % par an (avant prélèvements sociaux et fiscaux), une fois déduits les frais de gestion du contrat de 0,8 %, soit presque le double des fonds en euros.

    2016-2021 : pouvoir d’achat menacé

    La généralisation des taux d’intérêt bas voire « négatifs » depuis fin 2015 a porté un nouveau coup dur à la rentabilité des fonds en euros. Entre 2016 et 2021 inclus, le rendement moyen des fonds en euros ne s’établit qu’à 1,6 % par an. Dans le même temps, l’économie sort de sa période de quasi-déflation. Les prix à la consommation s’apprécient, notamment avec la remontée des cours du pétrole qui étaient tombés sous les 30$ par baril fin 2015. Sur la période, l’inflation remonte à 1,5 % par an avec une forte accélération fin 2021. En conséquence, le rendement réel des fonds en euros a lui été quasi nul. 

    Les supports en unités de compte demeurent des placements exposés aux fluctuations des marchés avec des risques de perte en capital. Ils subissent ainsi des pertes moyennes de 8,1 % en 2018, lors d’une phase de correction boursière. Dans l’ensemble, ils bénéficient néanmoins d’un contexte favorable. Entre fin 2015 et fin 2021, les unités de compte ont affiché un gain moyen de 25 %. En retirant 0,8 % de frais annuels de gestion, la performance s’établit à près de 20 % (avant prélèvements sociaux et fiscaux), soit 3 % annuellement. C’est deux fois mieux qu’avec le fonds en euros. Surtout, cela a permis de largement dépasser l’inflation. 

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