Bourse : 6 préjugés tenaces sur les actions

Publié le 24 mai 2022 | Article
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Assurance vie
6 préjugés tenaces sur les actions

Vous considérez peut-être que les placements en actions sont trop risqués ? Réservés aux connaisseurs ou aux plus fortunés ? Entre fantasmes et réalité, examinons les faits.

    C’est tout sauf une surprise ! Les Français ont bien des préjugés concernant la Bourse. Seul un quart d’entre eux disent faire confiance aux « placements en actions » en général, observe ainsi l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans son dernier baromètre de l’épargne. Et ils ne sont guère plus nombreux à dire s’y intéresser (3 sur 10). Pour la moitié de ceux qui ne font pas confiance aux placements en actions, la principale raison invoquée est l’aspect spéculatif de la Bourse.

    Afin de mieux comprendre les réticences de nombreux épargnants envers la Bourse, l’AMF a sondé l’opinion des Français en leur soumettant une dizaine d’affirmations, pas forcément vraies, concernant les actions. Plutôt d’accord ou pas d’accord ? Tout à fait ou pas du tout ? Les sondés avaient des avis parfois tranchés sur ces questions, même si la plupart n’ont pas de placements en actions ni d’expérience de la Bourse.

    • Préjugé n°1 : « Les placements en actions sont réservés à ceux qui s’y connaissent suffisamment » 
      (69 % le croient)

    Gérer soi-même un portefeuille d’actions cotées en Bourse requière en effet des connaissances et expertises approfondies des marchés financiers. En revanche, s’exposer aux marchés en actions via des fonds d’investissement n’est pas réservé aux seuls connaisseurs.

    Pour preuve, parmi les détenteurs d’assurance vie, plus de la moitié ont diversifié leur contrat avec des supports en unités de compte. Et beaucoup de ces supports comportent une part d’actions, plus ou moins importante selon la typologie de fonds sélectionné. 

    En outre, pour ceux qui souhaitent être davantage guidés dans leurs choix, des solutions clés en main sont très souvent proposées en assurance vie. Généralement appelées « gestion pilotée » elles consistent à déléguer à un expert des marchés financiers la sélection et le suivi des supports d’investissement du contrat. Selon le profil de gestion retenu (prudent, équilibré, dynamique, voire offensif) la proportion d’investissement en actions évoluera. 

    Ainsi, même des épargnants craignant de ne pas « s’y connaître suffisamment » peuvent aisément diversifier leurs économies en Bourse.

    • Préjugé n°2 : « Pour faire des placements en actions, il faut y consacrer beaucoup de temps » 
      (63 % le pensent)

    L’implication des gérants de fonds d’investissements, pour suivre les marchés financiers et réagir en temps réel, est un atout des sociétés de gestion pour promouvoir leurs services.
    Mais faut-il vraiment consacrer beaucoup de temps pour faire des placements en actions ? Rien n’est moins sûr. Cela dépend de l’intérêt et des disponibilités de chacun.

    Comme pour acheter un ordinateur ou un frigo, on peut consacrer du temps à comprendre leurs critères de comparaison, leurs caractéristiques, performances et tarifs, avant de sélectionner méticuleusement les offres disponibles. Mais on peut aussi souscrire des placements en actions sans y passer trop de temps, en se laissant guider par son intermédiaire ou en optant pour une gestion déléguée.

    • Préjugé n°3 : « Les placements en actions sont trop risqués » 
      (61 % le pensent)

    Les placements en actions présentent des risques de perte en capital. C’est incontestable et il faut en avoir pleine conscience, justement pour appréhender ces risques. Après plusieurs années de performances positives, les épargnants ont tendance à oublier les chocs passés, comme les krachs de 2002 et 2008. Aux Etats-Unis, depuis 1928, l’indice S&P 500 a par exemple connu des baisses intra-annuelles de 16,5 % en moyenne. Ce qui n’a pas empêché Wall Street d’être l’un des marchés financiers les plus performants de la planète.

    Sans sous-estimer les risques de fluctuations des marchés financiers, il est possible d’atténuer les risques de pertes liés à ces fluctuations, en investissant à long terme.

    Pour apprécier les risques des actions sur le long terme, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a calculé ce qu’aurait rapporté un placement en actions sur une durée de dix ans, ayant débuté entre janvier 1988 et novembre 2011, soit 288 périodes de 10 ans successives. Sur cette période d’observation des 34 dernières années, 15 % seulement des placements en actions d’une durée de 10 ans ont été perdants. Il s’agit de ceux réalisés de fin 1998 à mi 2002.
     

    • Préjugé n°4 : « Les placements en actions sont réservés aux gens qui ont beaucoup d’argent » 
      (49 % le pensent, 33 % ne sont pas d’accord)

    Les mieux nantis sont plus souvent propriétaires que locataires de leur logement, et ont plus de chances de posséder des biens locatifs ou une résidence secondaire. Il en va de même avec les actions. « Parmi les 25 % des ménages ayant le patrimoine financier le plus faible, 0,9 % possèdent des actions en direct », observe ainsi l’Insee dans la dernière édition de son enquête sur les « Revenus et patrimoine des ménages ». A l’opposé, parmi les 10 % des ménages ayant les patrimoines financiers les plus importants, 38 % possèdent des actions en direct.

    Les personnes les plus riches ont davantage d’actions, mais cela ne veut pas dire que les placements en actions sont réservés à ceux qui ont beaucoup d’argent. Seuls quelques centaines d’euros peuvent suffire. Un tiers des sondés ne sont d’ailleurs pas d’accord avec ce préjugé, selon lequel les placements en actions seraient « réservés aux gens qui ont beaucoup d’argent » : 23 % ne sont « plutôt pas d’accord » et 10 % « pas d’accord du tout ». Et vous ?
     

    • Préjugé n°5 : « La Bourse, c’est réservé aux spéculateurs qui font des « coups financiers » 
      (52 % le croient)

    Hollywood a érigé les spéculateurs et golden-boys en héros de romans. Et l’industrie des escroqueries au trading sponsorise des Youtubeurs pour faire croire à leurs fans qu’on peut s’enrichir vite en faisant des « coups financiers ».

    La vérité est bien différente : 89 % des investisseurs sur le Forex (marché des devises considéré comme très spéculatif) ont perdu de l’argent, selon une étude réalisée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) portant sur un échantillon d’environ 15 000 clients dont l’AMF a observé 16 millions de transactions réalisées sur quatre ans entre 2010 et 2014.

    Si la Bourse pouvait être autrefois une affaire de « bons tuyaux », partagés entre initiés, cette époque est révolue. L’utilisation ou la transmission d’informations privilégiées est aujourd’hui absolument interdite et sanctionnée en tant que « délit d’initié ». Résultat : spéculer en Bourse en faisant des « coups financiers » expose surtout à de graves déceptions et pertes financières. 30 % des gens l’ont compris : 9 % ne sont « pas du tout d’accord » avec l’idée que « la Bourse est réservée aux spéculateurs », et 21 % « plutôt pas d’accord ».

    En réalité, les gérants des plus gros portefeuilles boursiers de la planète n’ont rien de spéculateurs. Le fonds de réserve de l’Etat de Norvège, qui gère 1 150 milliards d’euros, a placé 73 % de ses actifs en actions, tandis que le régime de retraite des fonctionnaires de Californie, « Calpers », qui gère 500 milliards de dollars, en a placé plus de la moitié en actions. A l’inverse des spéculateurs, ces caisses de retraite gèrent leurs placements en « bon père de famille », c’est-à-dire avec une stratégie de diversification à long terme pour optimiser les pensions versées à leurs millions de bénéficiaires.

    • Préjugé n°6 : « Les placements en actions sont les plus intéressants à long terme » 
      (47 % le pensent, mais 20 % ne sont pas d’accord et 34 % n’en savent rien)

    Quels sont les meilleurs placements à long terme ? Les avis sont partagés. Cela dépend de ce qu’on entend par « long terme ». Sur des périodes de dix ou quinze ans incluant des krachs boursiers, les actions ont parfois moins rapporté que l’immobilier.

    Sur un horizon beaucoup plus long, les placements en actions s’avèrent néanmoins les plus intéressants. Sur 50 ans, entre 1968 et 2018 : les actions arrivent en tête avec un gain de 7.517 %, dividendes inclus, selon une étude du magazine Le Revenu parue en novembre 2018. Suivent l’immobilier à Paris (+ 4.353 %), l’assurance vie en euros (+3.445 %), l’or (+3.066 %), les Sicav monétaires (+ 1.838 %) et le Livret A (+ 620 %). L’inflation sur la période a été de 729 %. « À long terme, les placements diversifiés en actions sont peu risqués », ajoute même l’étude de l’AMF intitulée : « Stimuler la diversification de l’épargne de long terme en actions ». « Le risque de perte diminue avec le temps car l’amplitude des performances constatées est plus faible pour des placements de durées longues », explique son auteur Olivier Eon.

    Certains contrats d’assurance vie permettent d’investir dans des actions en direct. C’est le cas par exemple des contrats Placement-direct Vie (assuré par SwissLife Assurance et Patrimoine) et Placement-direct Essentiel (assuré par Generali Vie).

     

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