Assurance vie : votre contrat est bien gardé !

Publié le 16 mai 2023 | Article
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Assurance vie
Assurance vie : votre contrat est bien garde

Entre la hausse des taux d’intérêt et le spectre de nouvelles faillites bancaires, vous vous interrogez peut-être sur la sécurité de votre assurance vie. Chez Placement-direct.fr nous avons mené l’enquête. Rassurez-vous, votre épargne est protégée.

    La remontée des taux d’intérêt, déstabilisant les obligations, le sauvetage du Crédit Suisse ou la déroute de la Silicon Valley Bank (SVB) ravivent le souci de sécurité des épargnants. En quoi le fonds en euros sécurisé, colonne vertébrale d’un contrat d’assurance vie, est-il armé pour faire face à ces turbulences ? 

    Une gestion obligataire sereine 

    Sur les 1 400 milliards d’euros placés par les épargnants français dans les fonds en euros de leur assurance vie, près de 80 % sont investis en obligations. De façon assez paradoxale, une obligation voit son prix baisser lorsque les taux montent et monter lorsque les taux baissent. 

    Pourquoi ? C’est très simple : quand les taux grimpent sur les marchés, les anciennes obligations deviennent moins rémunératrices que les nouvelles. De ce fait, leur prix s’ajuste à la baisse pour conserver de l’attractivité auprès des investisseurs. 

    L’an dernier, la rémunération des emprunts d’Etat français à 10 ans a bondi de 0,25 % à 3 %. Résultat, la valeur des fonds d’obligations en euros à long terme, a plongé de près d’un quart, selon la base de données Quantalys. 

    De quoi inquiéter les assureurs ? Pas du tout, car au sein d’un fonds en euros les obligations ne sont pas comptabilisées de la même manière. Les assureurs conservent leurs titres obligataires jusqu’à leur remboursement et son donc insensibles aux variations des taux d’intérêt. 

    Une hausse des taux bienvenue

    Alors, la hausse des taux, bonne ou pas bonne pour votre fonds en euros ? Comme tout épargnant qui a constaté l’érosion du rendement des fonds en euros durant les années de taux nuls voire négatifs, le rebond des taux est ce qu’il pouvait arriver de mieux !

    Monsieur Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, l’avait d’ailleurs expliqué dès l’été dernier, en présentant le rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des assureurs dont il est aussi président. 
    « La hausse des taux aide les assureurs à faire évoluer la composition de leurs portefeuilles avec des actifs plus rémunérateurs ce qui, combiné aux réserves de participation aux bénéfices pouvant être distribuées, permettra de maintenir une rémunération des contrats en euros relativement proche des rendements du marché ».

    Des bilans diversifiés bien équilibrés

    Les fonds en euros sont adossés à des portefeuilles bien diversifiés. En moyenne, l’actif général des assureurs est investi à près de 80 % en obligations (dont une majorité de titres d’entreprises), mais il est aussi composé d’actions (10 %), d’immobilier (7 %) et à la marge de placements de trésorerie, prêts et produits structurés.

    Certes, ces placements ont tous leurs atouts et leurs faiblesses. Les actions peuvent baisser, mais à long terme, c’est le placement le plus rentable. Et elles se portent plutôt bien en ce moment, avec un nouveau record historique de l’indice CAC 40 au mois d’avril 2023 !

    Pour l’immobilier, c’est un peu plus compliqué. Un peu comme avec les obligations, l’immobilier se valorise quand les taux baissent, et la hausse des taux pénalise les prix de vente. Mais l’inflation favorise la hausse de rentabilité des loyers. A long terme, la pierre contribue à préserver le pouvoir d’achat de vos fonds en euros.

    Certes, ces placements ne sont pas tous très « liquides », et il ne faudrait pas que les assureurs soient contraints de les vendre au mauvais moment. En pratique toutefois, l’assurance vie est un placement de long terme avec historiquement des niveaux de retraits faibles. La durée de détention moyenne des contrats d’assurance vie est d’ailleurs de l’ordre de 12 ans, selon France Assureurs qui regroupe les assureurs français.

    Solvabilité et réserve de rendement

    Pour être autorisés à gérer des fonds d’assurance vie, les assureurs ont l’obligation légale d’avoir un niveau de richesse (des fonds propres) permettant d’honorer à tout moment leurs engagements, dont les retraits garantis de vos fonds en euros. C’est ce qu’on appelle la « solvabilité ».

    A fin juin 2022, ces fonds propres immobilisés par les assureurs, en garantie de vos contrats, dépassaient 400 milliards d’euros, selon les données collectées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

    Malgré les soubresauts des machés financiers l’an dernier, les assureurs sont restés fidèles à leur prudence légendaire : « En 2022, la solvabilité des entreprises vie et mixte est affectée par la hausse des taux et le recul des marchés boursiers, mais demeure à un niveau élevé (233 %) », annonçait dernièrement France Assureurs.

    En résumé, les assureurs de vos fonds en euros ont une capacité à faire face aux accidents financiers plus de deux fois plus élevée que le niveau requis par les règles de la directive européenne « Solvabilité II », déjà très stricte.

    Les assureurs ont aussi des réserves spéciales, constituées notamment par les plus-values mises de côté au fil des années, appelées provisions pour participation aux bénéfices. Fin 2022, ces réserves de participation aux bénéfices pouvant être distribuées représentaient l’équivalent d’environ 5 % de rendement, selon là-aussi France Assureurs. Cela correspond à près de 69 milliards d’euros distribuables pour améliorer la performance des fonds en euros, en cas de déceptions ou d’incidents sur la valorisation de certains actifs.

    Sécurisation, supervision et contrôles

    Si l’on aime parfois crier à l’excès réglementaire en France, ça ne devrait pas être le cas des épargnants, surtout en assurance vie ! Quel que soit le pays d’origine de l’assureur à qui vous confiez votre argent, dans un contrat d’assurance vie français, ce dernier est encadré par de nombreuses règles et lois, protégeant vos fonds en euros.

    On en a fait un bouquin de milliers de pages : le Code des assurances ! Pour être autorisés à proposer une assurance vie, avec un fonds en euros aux standards de solidité français, les assureurs doivent obtenir un agrément du gendarme des assurances : l’ACPR.

    Ils doivent ensuite lui transmettre en permanence des tas de données, pour prouver qu’ils sont en règles. L’ACPR ausculte leur solidité, et effectue toutes sortes de contrôles pour vérifier qu’ils sont sûrs.
    En cas de doute, ou menace sur la solidité et solvabilité des assureurs, l’ACPR peut les mettre sous surveillance, leur imposer des mesures d’amélioration, voire leur retirer leur agrément, ou désigner un administrateur extérieur pour piloter votre argent à leur place. Rassurez-vous, ça n’est jamais arrivé à de grands noms de l’assurance vie !

    Un Fonds de garantie pour vos contrats

    Enfin, vos contrats d’assurance vie sont garantis par les autorités en cas de faillite de votre assureur.
    Si malgré toutes les précautions précédentes un assureur buvait la tasse dans un naufrage financier, l’argent manquant pour honorer vos contrats serait remboursé jusqu’à 70 000 euros, par souscripteur et par assureur, par le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP). Ce fonds est chargé d’indemniser les pertes qui seraient éventuellement subies par les assurés, en cas d’insolvabilité d’un assureur, si ses actifs étaient insuffisants pour couvrir ses engagements.

    Depuis sa création en 1999, ce Fonds de garantie n’a jamais eu à intervenir. Il a été confronté une seule fois à la défaillance d’un petit assureur (ICD Vie en 2000), mais le fonds de garantie n’a même pas eu à verser un centime, tous les contrats ayant été repris, honorés et garantis par d’autres assureurs, ravis de récupérer de nouveaux clients à bon compte.

    En résumé, aucun assuré n'a jamais perdu le moindre centime sur son assurance vie en euros. Et tout est fait pour que ce soit le cas encore longtemps. 

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