Assurance vie : 70 ans, le bel âge ?

Avec désormais 2 000 milliards d’euros d’encours, l’assurance vie est le placement financier préféré des Français. Parmi ses nombreux atouts, on peut évidemment citer son cadre fiscal des plus avantageux pour transmettre à ses proches. 

En la matière, il existe un âge pivot de 70 ans qui vient modifier la règle de calcul de la taxation aux bénéficiaires. Lorsque les versements ont été réalisés avant 70 ans (art. 990 I du CGI) chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 euros sur la valeur de rachat du contrat. Une taxe forfaitaire de 20 % est retenue ensuite jusqu’à 852 500 euros, puis de 31,25 % au-delà.

Pour des versements réalisés après 70 ans, hormis les contrats ouverts avant le 20 novembre 1991 (ils suivent l’article 990 I du CGI), tout change, puisque fiscalement c’est le barème des droits de succession qui va s’appliquer (art. 757 B du CGI). De prime abord, cette évolution semble peu favorable puisque les taux retenus sur une succession montent jusqu’à 60% (pour un tiers). 

Une taxation allégée, même après 70 ans 

Pourtant les versements effectués après 70 ans peuvent s’avérer particulièrement avantageux. Et ceci pour deux raisons : d’une part un nouvel abattement de 30 500 euros, commun à l’ensemble des bénéficiaires taxés, s’applique. D’autre part, tous les gains générés par les versements après 70 ans sont exonérés. 

Prenons un exemple pour mieux en apprécier l’impact réel. Catherine souhaite placer la somme de 100 000 € à 70 ans provenant de la cession d’un bien immobilier. A cet âge, l’espérance de vie d’une femme est en moyenne proche de 19 ans (selon l’Insee). Nous retenons dans notre simulation une performance annuelle de 3,5 %, équivalente d’une solution d’investissement à l’autre…

Découvrez en intégralité la tribune de Gilles Belloir